Le «Grand Remplacement» vient pour le QUÉBÉCOIS DE SOUCHE (et les vieux stocks anglos aussi)
27 septembre 2018
Le Canada accueille encore plus d’immigrants par rapport à sa population que les États-Unis, mais son élite a toujours été aussi confiante que la question de l’immigration pourrait rester en dehors de la politique, tout comme l’élite américaine avant Trump. (Le Canada a l’avantage supplémentaire de disposer de lois répressives choquantes sur le discours de haine, bien que l’élite américaine et les totalitaires en technologie y travaillent).
Mais deux événements récents ont perturbé cette complaisance: Maxime Bernier, député fédéral et ancien candidat éminent à la direction du Parti conservateur fédéral, a lancé une campagne extrêmement agressive sur Twitter, dénonçant le multiculturalisme et le culte de la diversité, et l’a utilisée pour lancer un nouveau parti fédéral. Et avant les élections provinciales du 1 er octobre au Québec, la Coalition Avenir Québec de François Legault a brisé le consensus de l’élite canadienne en proposant une diminution (très modeste) de 20% de l’immigration. [Élections au Québec: aucun endroit où aller pour les anglophones, par Marian Scott, Montreal Gazette, 23 septembre 2018]
Il n’est pas surprenant non plus que cette dissidence ait commencé dans la province francophone du Québec: il est choquant de constater que les tendances actuelles laissent présager que les Québécois de souche dont les ancêtres étaient les Français qui se sont établis au Canada avant 1760, deviendront bientôt une minorité dans leur propre patrie.
Tous ceux qui ont visité le Québec savent qu’il y a une particularité: le foyer des Canadiens français se démarque dans cet immense continent anglophone. Peut-être la communauté la plus établie d’Amérique du Nord, les Québécois ont résisté à toutes les tentatives d’assimilation et ont adopté un nationalisme défensif leur permettant de survivre malgré un environnement hostile.
Ou peut être pas. Après deux cents ans de lutte incessante qui ont laissé la nation québécoise sous le contrôle effectif de son État, la province canadienne du Québec, les Québécois ont eu le sentiment d’avoir gagné et de pouvoir embrasser la modernité et le libéralisme sans aucun risque. Ainsi, après 1960, ils ont laissé tomber leur garde dans la prétendue Révolution tranquille.
Les marques identitaires comme la religion et les traditions ont été abandonnées et les Québécois n’ont pas protesté lorsque le gouvernement fédéral canadien a ouvert grand les portes de l’immigration: les Québécois pouvaient s’ouvrir en toute sécurité au monde libéral moderne et à tout ce qui allait avec.
Ils avaient tord. Ce que rêvait l’Empire britannique – remplacer le peuple québécois – se réalise enfin, sans un murmure de protestation et même avec la complicité des pseudo-nationalistes du Parti québécois qui préfèrent, comme les soi-disant nationalistes écossais, la rectitude politique de gauche de défendre leur propre people.
Un rapport indépendant présenté l’an dernier par Grégoire Bergeron [Immigration de masse au Québec: Effet sur le poids démographique des Canadiens français, 2017 (PDF)] démontre que les journées des Canadiens français sont numérotées au Québec. Dans moins de 20 ans, 2035 pour être plus précis, les Québécois de souche seront minoritaires sur leur propre sol. Après avoir disparu des autres provinces canadiennes principalement en raison de leur assimilation à la majorité anglophone, les fondateurs du Canada deviendront tout simplement une minorité parmi d’autres dans une province.
Selon le rapport Bergeron, les Canadiens français – à ne pas confondre avec les Canadiens de langue française – représentaient 79% de la population québécoise en 1971. Avec un taux de fécondité inférieur, une immigration massive et une reproduction avec les immigrants, ils sont tombés à 64% en 2014 et devenir moins de 50% en 2035 et ils ne représenteront que 35% des naissances.
Le Grand Remplacement, un terme inventé par le romancier français Renaud Camus, n’est pas un concept abstrait. C’est une réalité qui ne peut tout simplement pas être niée ni rejetée en tant que théorie du complot d’extrême droite. Cela se passe, et cela se passe vite.
Chaque année, l’équivalent d’un pour cent de la population canadienne française entre au Québec. Si les taux d’immigration sont calculés sur la population entière, qui augmente principalement en raison de l’immigration, il devient exponentiel par rapport à la population franco-canadienne qui est stable.
Mais les protestants anglophones qui sont entrés dans la province après 1760, dont certains sont des loyalistes américains, ne doivent pas se réjouir; leur destin est similaire: leur nombre diminue également au Québec. Français et anglais partagent le même sort: une dépossession de leurs terres.
L’étude propose également plusieurs conclusions clés. Premièrement, le mythe de l’immigration aidant à lutter contre le vieillissement de la population est à nouveau démystifié (de nombreuses personnes pensent encore que l’immigration résout ce problème); l’auteur suggère des politiques natalistes. Mais pour moi, en tant que Québécois, les politiques progressives ne le feront malheureusement pas. Ce qui est nécessaire, c’est un véritable travail culturel et métapolitique pour replacer la survie de notre peuple et des familles nombreuses, ou du moins des familles, au centre de la culture dominante.
Un autre mythe démystifié par Bergeron: le récit révisionniste à la mode sur les origines des Québécois, selon lequel leurs ancêtres étaient à la fois français et autochtones, comme les Métis de l’Ouest. (Le mot français Métis – une classification largement acceptée, si pas officiellement définie – signifie «mixte» et correspond à l’expression espagnole mexicaine Mestizo.) Les résultats montrent autre chose: 95% des ancêtres des Québécois de Souche sont français, 2% des îles britanniques mais assimilés à la communauté francophone et 1,35% étaient des autochtones. Même aujourd’hui, le taux de syndicalisation en dehors du groupe ethnique est faible. S’il n’y avait pas de tels syndicats, les Québécois deviendraient une minorité d’ici 2037 plutôt que 2035. L’immigration non traditionnelle est ce qui cause les dégâts.
Les Canadiens français devenant une minorité, l’idée même de l’indépendance du Québec deviendra obsolète. Pourquoi la province de Québec se séparerait-elle si ses habitants ne sont pas si différents du reste du pays? Comme dans les autres provinces, la population sera composée de diverses minorités. Le seul facteur de différenciation sera la langue: une majorité parlera toujours le français.
Les immigrants non traditionnels et leurs descendants se sont toujours opposés au séparatisme. On peut supposer qu’un référendum sur l’indépendance ne sera jamais gagnable si les Québécois de souche sont en minorité.
Le Parti québécois, fondé en 1968 pour faire avancer la souveraineté du Québec, devrait en tenir compte. Mais il a choisi d’adopter le credo de l’exactitude politique plutôt que de défendre le premier point de son programme. Il embrasse l’immigration de masse et souhaite un Québec plus diversifié. Cela a créé une opportunité pour la Coalition Avenir Québec, qui est aussi un parti plus centriste. En refusant d’accepter son rôle de défenseur des Canadiens français, le Parti québécois commet un lent suicide, tendance qui a été prouvée par les récents sondages.
Bien qu’il n’existe toujours pas de véritable véhicule politique comme le Front national français, la réaction à ce Grand Remplacement au Québec se propage à travers des organisations métapolitiques et parapolitiques. Au cours des dernières années, de nombreux groupes critiques vis-à-vis de l’immigration de masse ou de l’Islam se sont créés et ont adhéré à la Fédération des Québécois de Souche, qui était jusqu’à récemment la seule organisation réclamant ouvertement la fin de l’immigration de masse. Des groupes comme La Meute, qui se concentre principalement sur la montée de l’islam, font leur apparition et obtiennent un soutien plus large. La Meute compte plus de 40 000 membres, un nombre extrêmement élevé pour une organisation politique au Québec, et a organisé des manifestations de masse à Québec l’année dernière. D’autres groupes, comme Storm Alliance, ont organisé des manifestations à la frontière pour dénoncer l’immigration clandestine, devenue un problème majeur depuis l’élection de Trump. Alors que certains groupes comme Atalante apportent leur message au niveau de la rue avec des démonstrations et différentes cascades comme leur campagne #Remigration. D’autres, comme Horizon Québec Actuel, dirigé par Alexandre Cormier-Denis, souhaitent éventuellement se présenter aux élections. En fait, Cormier-Denis a tenté de vaincre le golden boy d’extrême gauche Gabriel Nadeau-Dubois lors d’une élection partielle à Montréal. La candidature n’a pas été retenue, mais c’est le genre d’initiative qui deviendra de plus en plus courant à l’avenir.
Les conférences, conférences, rassemblements et manifestations sont maintenant fréquents et attirent souvent des centaines de personnes, ce qui était impensable il y a seulement quelques années. Cette nouvelle vague de résistance sera-t-elle suffisante pour inverser la tendance?
Dur à dire. Oui, le camp nationaliste peut se vanter de victoires mineures, comme le référendum à Saint-Apollinaire où un projet de cimetière musulman a été refusé par les habitants, mais à long terme, il faudra des victoires plus importantes pour que nous ne devenions pas la minorité que Grégoire Bergeron a prédit.
FIN